• Des questions à propos du Te Araroa Trail ?

     

    • Financement

    Combien vous a coûté ce trek en totalité ? (environ)

    Disons que le coût a été d'environ 4000€ pour réaliser le Te Araroa Trail sur une période de 6 mois (coût sans les billets d'avion)

     

    Avez-vous passé des partenariats ou sponsorings pour financer ce projet ?

    Non, j'ai entièrement auto-financé mon projet.

     

    Le coût moyen pour 1 journée de nourriture (approximativement) ?

    On peut compter un peu moins de 8€ (14$) par jour pour se nourrir.

     

    Le coût moyen d’une nuit en motel ou hôtel très basique ?

    En camping il faut compter 9,24€  (15$) et en auberge de jeunesse 16,97€ (28$) (YHA avec carte de membre et offre free carbon)

     

    Combien vous à coûter le visa de plus de 6 mois ?

    Le visa m'a coûté 98€ (visa vacances travail)

     

    En combien de temps l’avez ou obtenu ?

    Très rapidement le lendemain ou surlendemain.

     

    • Logistique

    Faut ’il réserver à l’avance les nuits en refuge ?

    Ce n'est pas nécessaire, le Te Araroa Trail passe par des sentiers peu fréquentés (même si il tend à devenir de plus en plus populaires auprès des randonneurs longue distance). On y croise essentiellement des chasseurs et des Te Araroa Trampers et parfois ni l'un ni l'autre. Les refuges du TA n'ont rien à voir avec les refuges que l'on peut rencontrer dans les Alpes par exemple. Cela peut être un simple abri avec des couchettes et des matelas, un coin feu et c'est tout ou dans le meilleur des cas un coin cuisine, un poêle et une réserve d'eau de pluie.

     

    Sachant que je souhaiterais faire le trek de fin octobre à fin février, la fréquentation sur le sentier, dans les montagnes et aux différents refuges est-elle grande ? En gros est-ce l’invasion de touriste ?

    C.F . question précédente. Les touristes ne fréquentent pas ces sentiers ou sur certains tronçons spécifiques (Nelson Lake par exemple). Le nombre de Te Araroa Trampers semble aller en augmentant avec la popularité croissante de ce trail qui a été officiellement ouvert en janvier 2011. Nous n'étions que 10 Français la 2ème année depuis l'ouverture officielle du trail. Environ 200 trampers de toute nationalité ont dû parcourir le trail au même moment que moi. Je pense qu'on peut doubler facilement ce nombre pour la session 2013-2014.

    Y’a-t-il du réseau téléphone et/ou connexion internet assez fréquemment ? Ou est-ce plutôt rare?

    Le réseau téléphonique dès lors que l'on est sur le trail est rare - surtout dans les zones montagneuses du sud. Cependant tu peux capter sur les sommets par exemple au sommet du Mt Rintoul. Il ne faut pas compter sur son portable en cas d'urgence. Tu pourras passer des appels plus facilement à proximité des villages. Le téléphone est néanmoins utile pour garder contact avec ses proches, pour contacter d'autres trampers, faire des réservations...

    Faut ‘il avoir une balise de détresse sur soi ? Si oui, ou l’avez-vous obtenu si vous en aviez une ?

    Oui, c'est d'ailleurs vivement recommandé par le DOC Department of Conservation (les rangers). Il est aussi recommandé de prévenir quelqu'un dès lors que l'on part sur les sentiers. Tu peux utiliser l'Adventure Smart system. http://www.adventuresmart.org.nz/outdoors-intentions/ (explication du principe en français sur mon blog ici : http://acrosstheland.eklablog.com/etapes-et-lieux-de-ravitaillement-a80442908)

     

    Faut ‘il être muni d’un GPS avec soi ou avoir simplement des cartes précises est ’il suffisant ?

    Le GPS peut être utile en particulier en cas de brouillard soudain en montagne ou si jamais on ne voit plus le sentier dans les forêts. Il est très difficile en forêt de savoir où on se trouve si tu ne sais plus où tu es - la boussole toute seule ne sera pas d'une grande aide le GPS pourra te redonner cette information.Tu dois en revanche absolument savoir te servir d'une carte et d'une boussole (elle doit être adaptée à l'hémisphère sud).

     

    Le sentier est ‘il bien balisé correctement ? est ‘il facile de se perdre ?

    Le sentier est globalement bien balisé sauf dans les forêts de l'île du nord et sur certaines sections peu fréquentées (cela devrait s'améliorer au fil des ans avec l'afflux des Te Araroa Trampers chaque année qui maintiendront la trace). Nous sommes plusieurs à s'être perdu dans la Raetae forest ainsi que la suivante. La raison est que ce sont des forêts subtropicales et que la végétation reprend rapidement le dessus; des balises  (rectangles oranges en plastiques) disparaissent sous les plantes ou tombent sur le sol avec la chute des arbres. Pour éviter de se perdre suivre la règle dans la mesure du possible : trouver le marqueur orange suivant avant d'avancer (parfois il faut avancer pour le trouver !!) Dans le sud il y a des bâtons à suivre. Ils peuvent parfois être assez espacés mais à force on finit par les repérer rapidement à condition de rester attentif.

     

    Je parle un peu anglais, est ce qu’il faut forcement une très bonne maîtrise de l’anglais là-bas ?

    Comme dans tout pays anglophone, il ne faut pas s'attendre à ce que l'on parle français. Il faut au moins que tu puisses te débrouiller pour ce qui est de la base après tu apprendras la langue en étant au contact des autres personnes. Il est vrai qu'un bon niveau en anglais te permettra de saisir plus facilement certaines explications des tracks notes. (notes du TA)

    Combien coûte la traversée entre l’île du nord et l’île du sud (environ)? 

    La traversée du détroit de Cook par le ferry coûte 34,59€.(56$)

     

    Faut ‘il faire des pauses ? C’est-à-dire sur l’intégralité la traversée, de prendre 1 jour de repos tous les X jours de marche ? 

    Bien sûr ton corps aura besoin de temps en temps de récupération et cela fait du bien aussi de se poser pour  bien manger, se laver, faire sa lessive, visiter... Après si tu es dans une logique de performance, tu peux envisager de ne pas faire de pause à l'image de Richard Bowles ou de Jez Bragg (ultra trailers qui ont couru l'ensemble du trail)

     

    • Ravitaillement

    Est ’il compliqué de se ravitailler en eau et nourriture, notamment sur l’ile du sud ? (car selon ce que j’ai lu, les villages etc.. sont rares). 

    Il n'est pas difficile de se procurer de l'eau sur l'île du sud (partie montagneuse). Il y a de nombreux cours d'eau où tu pourras remplir tes bouteilles. Les refuges sont soit positionnés près d'un cours d'eau soit possèdent un water tank (réserve d'eau de pluie). Méfie-toi en revanche sur la Ninety mile beach les cours d'eau peuvent rapidement être à sec. Je te conseille de remonter le cours d'eau pour avoir de l'eau propre.

    Pour ce qui est du ravitaillement en nourriture tu dois transporter ta nourriture d'un point de ravitaillement à l'autre. Je t'invite à consulter mes documents "lieux de ravitaillements" http://acrosstheland.eklablog.com/etapes-et-lieux-de-ravitaillement-a80442908. Certains préfèrent s'envoyer des colis de nourriture à destination de poste restante ou d'hôtels passant par le trail. Pour ma part j'ai fait le choix de rejoindre des villes en stop afin de pouvoir aisément me ravitailler dans les supermarchés. Les petites épiceries sont très chères parfois le double du prix en supermarchés.

    La maîtrise de l’eau et de son approvisionnement est-elle complexe ? Est-ce qu’il fallait souvent s’approvisionner avec l’eau des rivières + pastilles Micro-Pur ?

    LA Nouvelle-Zélande est un pays humide où il pleut souvent donc s'approvisionner en eau n'est pas un problème. Il y a quelques petites règles à respecter toutefois :

    1. hydrate -toi régulièrement en buvant un peu et souvent - ça ne sert à rien de boire beaucoup et peu souvent

    2. quand tu as un point d'eau profite pour boire l'eau qu'il te reste dans tes bouteilles et refais le plein

    3. traite l'eau à l'aide de pastilles de type micro-pur (tu peux en acheter en pharmacie c'est moins cher que dans les magasins d'outdoor) tu peux aussi utiliser un stérilisateur UV (faut avoir toujours des batteries et c'est un peu lourd mais rapide pour traiter l'eau) ou encore avoir une gourde avec filtre. Personnellement j'ai opté pour les pastilles chimiques.

    Attention : tu n'es pas obligé de traiter l'eau en permanence tout dépend du lieu où tu la puises :

                              - pour l'île du nord : traite car il y a beaucoup de pâturages

                             - pour l'île du sud : traite si il y a un refuge en amont (gare aux toilettes sèches!) ou si il a plu beaucoup sinon tu peux boire directement l'eau des montagnes. En résumé regarde toujours d'où vient l'eau que tu puises à l'aide de ta carte et si tu n'es pas sûr mieux vaut mettre une petite pastille. Personnellement je n'ai pas traité l'eau puisée à partir des water tanks (sauf si c'est la fin de la cuve ou que l'eau est restée stagnante pendant un long temps (absence de pluie par exemple ou absence d'utilisation)

    Et n'oublie pas quand tu passes dans un petit bourg profite des toilettes publiques pour refaire le plein en eau quand c'est possible (ils ont tendance à mettre du gel désinfectant pour les mains donc pas toujours de lavabos avec point d'eau !)

     

    Doit-on à certain moment devoir compter sur la gentillesse des habitants locaux pour nous aider ? Ravitaillement, abris etc..

    Le trail est construit de façon à ce que tu puisses trouver des hôtels et des points de ravitaillement le long du parcours. Personnellement il m'est arrivé souvent de dormir chez l'habitant sur l'île du nord. C'est l'occasion de rencontrer les Néo-Zélandais et donc de découvrir les gens qui vivent dans le pays. Après rien ne t'y oblige c'est comme tu le sens!

     

    Qu’est-ce que vous achetiez en termes de nourriture pour traverser les zones montagnardes et très peu habités ? Boites de conserve, céréales.. ? Y’a-t-il des vivres bien spécifiques destinés aux randonneurs en vente dans les commerces ?

    Que ce soit pour l'île du Nord ou pour l'île du Sud, j'ai toujours emporté plus ou moins les mêmes vivres : du léger, compact et énergétique! Abandonne les boîtes de conserve (surtout pas le genre ravioli sauf éventuellement les petites boîtes de thon ou de sardine) car c'est lourd, encombrant et tu te retrouves avec des déchets ensuite.

    Tu peux acheter des lyophylisés (par exemple la marque backcountry cuisine). C'est cher et au final peut être pas si énergétique qu'un repas maison mais c'est intéressant d'un point de vue poids et variété.

    Personnellement j'ai opté pour :

    - petit déjeuner : museli + eau chocolatée (genre nesquik) avec un peu de lait en poudre pour bébé ou café type mocca

    - encas : barres de céréales ( genre One square Meal ou booster) + mélange amandes, banane sèches, chocolat  ou variante avec des raisins secs... bref des nuts et fruits secs

    - midi : One square meal + crackers + cheese

    - soir : cacahuètes en apéro (cacahuètes classiques ou beurre de cacahuètes) + semoule avec saucisson type dutch salami ou purée avec ail et saucisson  + sauce tomate (tube ou ketchup (de McDo)) ou minutes noodles (pâtes chinoises) + cheese + chocolat en dessert + thé et éventuel petit biscuit ou tortillas avec du beurre de cacahuètes ou du nutella

    Après tu peux aussi transporter des extras en guise de petites douceurs (mousse au chocolat, bonbons (genre nounours d'haribo), miel, beurre de cacahuètes...)

     

    Quel a été votre plus longue période de marche en total autonomie (sans aucun ravitaillement nourriture et eaux) ? 

    La partie la plus longue a été dans l'île du sud avec 12 jours de nourriture (section Havelock - St Arnaud = Pelorus river et Richmond Alpine Range)

     

    Y’a-t-il  des boutiques avec du matériel de trek ou camping etc dans les villes ou villages ? (Si jamais j’ai des problèmes de matériels..)

    Oui il existe des boutiques d'outdoor dans les grandes villes principalement. Il y a les grandes chaînes Bivouac Outdoor (produits de marques internationales), Kathmandu (marque australienne pas très cher mais pas franchement super sauf pour certaines choses sans grande importance), MacPack (marque NZ cher mais solide) ainsi que les boutiques pour chasseurs et pêcheurs (Hunting & Fishing). Tu trouveras aussi des boutiques n'appartenant pas à ces chaînes. En revanche dans les villages tu risques de ne rien trouver.

     

    • Equipement

    Le poids estimatif de votre sac à dos ? Sur une aussi longue distance de marche, le sac à dos se porte ’il  toujours aussi bien ? (Je demande çà car je n’ai fait que des treks de 3 semaines maximum, donc je ne me rends pas compte de l’impact du portage sur 4mois environ (3000km à pied).

    Sac optimisé autour de 8kg  sans  la nourriture. En moyenne environ 11 à 12 kg avec la nourriture  au départ d'une étape sauf étapes longue. Voici la liste de mon équipement http://acrosstheland.eklablog.com/liste-du-materiel-a92838143 Mon sac m'a été volé dix jours après mon arrivée j'ai dû racheter l'ensemble de mon équipement sur place (matériel plus lourd que ce lui que j'avais prévu) du coup j'ai porté autour de 15 à 18kg sur l'île du nord beaucoup trop lourd! La liste que je propose tiens compte des équipements achetés par internet avant de partir sur l'île du Sud. Plus ton sac sera léger plus tu marcheras avec plaisir. Certains ont traversé avec des sacs de 28 à 30kg. C'est possible mais pas l'idéal pour les articulations sur le long terme. Je te recommande d'optimiser au maximum le poids de ton sac. Sur ma liste tu verras que je transporte des éléments non indispensables comme un appareil reflex donc tu peux l'alléger. Tu trouveras sûrement sur internet des listes encore plus légères mais vérifie bien que tout est listé et que tous les imprévus peuvent être parés grâce au matériel. Ton sac doit  te permettre de : te protéger (chaud et froid), t'abriter, te soigner, communiquer, te nourrir, t'hydrater.

    Sur une aussi longue distance, 1 paires de chaussures d’excellente qualité est-suffisante ? ou faut ’il en emmener une autre par sécurité ?

    Il te faudra forcément une seconde paire. La durée de vie d'une chaussure type meindl en cuir est de 2000km après cela elle n'accroche plus suffisamment le terrain ce qui peut être risqué. Si tu optes pour des chaussures synthétiques compte plutôt 3 ou 4 paires. Tu peux en acheter une sur place mais c'est cher ou en emporté une et la faire suivre dans un coli par poste restante ('imagine pas la transporter dans ton sac!) (il te faudra voir le coût en fonction du poids du coli avec la New Zealand Post)

    Y’a-t-il des médicaments ou trousse à pharmacie bien spécifique à emmener ? Ou juste trousse pharmacie classique suffira ? 

    Rien de spécifique. Tu pourras penser à prendre du produit contre les sandfly en vente en NZ car ces petits moucherons viennent en nuée le soir et le matin te mordre la peau et dès que tu t'arrêtes en journée dans un coin humide et sans vent. La moustiquaire de tête est aussi utile pour éviter de s'appliquer du produit chimique sur le visage. Il existe aussi des crèmes non chimiques.

    Un tire tique peut être utile même si officiellement il n'y a pas de maladie de Lyme reconnu en NZ.

    Je souhaiterais emmener mon appareil photo, ordinateur portable et disque dur. Y’a-t-il des remarques à faire sur ce point ou des conseils ? 

    Tu peux emporter avec toi ces équipements mais ne compte pas transporter ton ordinateur portable dans ton sac à dos (beaucoup trop lourd) et de toutes façons tu n'en auras pas l'usage sur le trail. Une tablette peut être un compromis. Ton disque dur doit être très léger aussi. J'ai fini par en acheter un vers la fin car le chargement de mes photos sur dropbox dans les cyber cafés étaient fastidieux (les connexions internet sont très lentes en NZ).

    Comme pour les chaussures tu peux envisager de faire suivre ton ordinateur dans un coli. J'ai rencontré des trampers allemands qui procédaient de cette façon (un coli avec ordi, lessive, nourriture, câbles de connexion...)

     

    • Questions diverses

    Concrètement,  est-ce qu’un si long trek du nord au sud en vaut le coup ? Est-ce que, par exemple, l’intérêt pour l’île du sud est plus grand que l’île du nord ? (Car je suppose que sur une aussi longue route, tout ne dois pas être très intéressant ?) En résumé, est ce que le jeu en vaut la chandelle ?

    Effectivement il y a certains tronçons plus intéressants que d'autres. L'île du Nord comporte plus de marches sur routes pour relier un track à un autre. Néanmoins je pense que réaliser l'ensemble du trail permet d'appréhender le pays dans sa totalité. L'île du nord est plus peuplée et donc les rencontres sont plus nombreuses. Culturellement et historiquement elle est plus riche avec la présence forte des Maoris. Tu évolues entre forêts, plages et champs. L'île du sud est montagneuse et moins peuplée. Bref ce sont deux îles différentes qui ont chacune leur intérêt. A toi de voir si tu préfères faire l'ensemble du trail ou juste une île en particulier en fonction de ce que tu recherches dans ton voyage. Attend toi à être un peu déboussolé par les forêts de l'île du Nord de type subtropical. Le bush rebute souvent certains étrangers car tu passes beaucoup de temps à regarder où tu poses les pieds et as essayé de trouver ton chemin. L'île du sud offre des espaces plus ouverts donc moins opprimants.

    Des remarques ou infos sur la réaction du corps sur un aussi long effort physique ? 

    Comme dans tout effort de longue durée, il faut apprendre à ménager son corps, à être à l'écoute de ce que tu ressens. Prendre soins de tes pieds est indispensable. Ton corps va s'adapter au fur et à mesure. Un passage par un kiné avant et après le trek te permettra de t'assurer que ton corps est équilibré (cela évite les douleurs aux genoux...) et d'éviter les mauvaises surprises (le portage lourd tasse les articulations d'où l'importance d'avoir un sac léger).

    Comment se maintenir en forme sur une aussi longue traversée ? Car je suppose que vu l’alimentation très variable sur 4 mois, cela peut entraîner peut être des pertes d’énergie ?

    Comme je te l'ai dit précédemment ton corps va s'adapter à un effort continue. Débute doucement au départ car  cela ne sert à rien de faire trop de distance d'un coup au risque de le payer ensuite. L'alimentation n'est pas variable si elle est réfléchie de façon à apporter protéine, glucides, lipides et fibres en quantité suffisante. En bougeant régulièrement ton corps va consommer plus de calories et donc il faudra lui apporter l'énergie suffisante. Pense aussi à varier les aliments. Certaines personnes mangent plus que d'autres donc à toi de voir en fonction de ton corps. Tu apprécieras de faire des pauses à la fin d'une étape et de manger d'autres aliments (fruits et légumes frais par exemple) avant de repartir sur le trail.

     

    Y-a-t-il eu des pertes de poids etc .. ?

    Je n'en sais rien car je ne me suis ni pesée avant ni après - cela m'est un peu égale en fait...  D'après mes échanges avec d'autres TA trampers certains ont perdu le poids qu'ils avaient en excès. Tu risques de reprendre du poids juste après avoir arrêté le trail car ton corps habitué à avoir une dépense énergétique importante fera des stocks en prévision mais en mangeant normalement tu retrouveras ton poids de forme. Personnellement je n'ai pas vu de gros changements avant et après.

    Après ce trek aussi long dans des paysages que je suppose  grandioses, le retour à la vie normale n’est-il pas dur ? Il y a besoin d’un temps ré-acclimatation ?

    Oui le retour à la vie normale n'est pas toujours aisé. Il faut d'abord quitter le trail. Pour ma part j'ai eu beaucoup de mal à arrêter de marcher donc j'ai poursuivi sur Stewart Island puis par les Great Walks des fiordlands. Marcher le long du TA trail devient un mode de vie. Il y a donc un manque qui se crée une fois arrivé au bout et un mélange de joie et de tristesse. Je te recommanderai de revenir à la vie normale progressivement et un retour un mois à deux mois avant de reprendre le travail pour te réadapter est le bienvenu.

     

    Est-ce que dans les régions reculées, l’accueil des randonneurs est bonne ? Tant par les locaux Néo-zélandais que par les Maoris ? Sont ’il accueillant ?

    Le tramping (la randonnée) est très pratiquée par les Néo-Zélandais. Le TA trail est encore peu connu par la population. Les trampers sont très bien accueillis. Les Néo-Zélandais ont l'hospitalité comme point d'honneur et invitent facilement l'étranger chez eux. Les Maoris sont aussi très sympas. Méfie toi néanmoins des jeunes maoris qui appartiennent à des gangs (le chômage, l'alcool et la drogue sont parfois un fléau chez certains d'entre eux comme dans d'autres coins du monde). Globalement tu verras que les Néo-Zélandais (ce qui inclut les Maoris) sont souriants, accueillants et toujours prêts à t'aider.
    Le trail passe parfois par des propriétés privés que tu dois veiller à respecter.

     


    3 commentaires
    • Bonjour Mélanie, peux tu te présenter brièvement ainsi que le parcours qui t’a amené sur les chemins du Te Araroa Trail (TAT) ?

    J’ai 28 ans, bientôt 29. Je vis dans le Morbihan. Je m’adonne à la photographie et pratique la course à pied, le vélo et la natation.
    J’ai débuté la randonnée en 2008 par un voyage à pied en autonomie complète autour de Belle-Ile-en-Mer. Ce fut extra! J’ai continué en cherchant à optimiser mon équipement afin de marcher plus léger car je me suis vite rendue compte que marcher léger permettait de marcher plus longtemps et donc de voir plus de choses en prenant un maximum de plaisir. Mes randonnées sont devenues de plus en plus longues. Après avoir pratiqué les sentiers autour de chez moi je suis partie à la découverte de la montagne. C’était il y a tout juste 4 ans. J’ai usé mes chaussures en Auvergne, dans les Alpes autour du Mont-Blanc, au sommet du Grand Paradis pour ma première expérience en alpinisme puis en Ecosse en réalisant la West Highland Way.
    En 2012 j’ai décidé de prendre une année sabbatique pour me donner les moyens de partir pour un voyage au long cours sac au dos ! Étant professeur des écoles, j’avais l’assurance de retrouver mon travail à l’issue de cette année donc je n’ai pas eu à hésiter une seconde. Mon projet de départ était le suivant : partir à la découverte de pays et de cultures autour du cercle polaire arctique. J’ai décidé de débuter par une traversée à pied de l’Islande du nord au sud, suivi d’un voyage au Groenland, au Canada et enfin en Alaska. Le problème des saisons et les possibilités d’activités extérieures durant l’hiver m’ont conduite à reconsidérer mon projet. J’ai donc pensé à changer d’hémisphère en cherchant un pays proche du cercle polaire antarctique. Mon dévolu s’est porté sur la Nouvelle-Zélande avec l’idée de traverser le pays du nord au sud. Un ami m’avait parlé des randonnées longues distances aux Etats-Unis et en réalisant une recherche via Wikipédia j’ai vu que venait d’être officiellement ouvert le Te Araroa Trail en janvier 2011. Cela collait parfaitement avec ce que je voulais faire. J’avais trouvé la randonnée longue distance inespérée! Voilà comment mon aventure néo-zélandaise m’a conduite sur les chemins du Te Araroa Trail.

    Un an aura été trop court pour enchaîner ensuite avec le Canada et l’Alaska. Je reprends donc le travail en septembre mais compte repartir pour mener la suite de mon projet dans un an ou deux.

     

    • J’ai parcouru ta liste de matériel, assez légere et bien étudiée. Quel retour pourrais tu en faire concernant les conditions réellement éprouvées sur la TAT et quels changements ferais tu ?

    Au départ mon équipement pour la Nouvelle Zélande était le même que celui utilisé en Islande à quelques modifications prêts comme le choix d’emporter la chambre intérieure de la tente contre les sandflies et le choix de chaussures de marche hautes. Malheureusement 10 jours à peine après mon arrivée en Nouvelle Zélande mon sac de randonnée avec tout mon équipement m’a été volée à Rotorua. Un coup dur ! Heureusement j’avais mes papiers et mes appareils électroniques! J’ai dû racheter tout mon équipement sur place… et les magasins d’outdoor en Nouvelle-Zélande font plutôt dans du matériel hyper solide mais hyper lourd!

    J’ai donc marché avec un sac lourd tout au long de l’île du nord. Pour l’île du sud j’ai décidé de changer une partie de cet équipement en optant pour quelques achats via internet de matériel léger.

    Bref… ma liste pourrait être plus légère mais ce qui est sûr c’est que je n’ai manqué de rien.
    Si j’ai à critiquer ma liste, je listerai :

    - les points négatifs suivants :

    • le poids de l’appareil reflex, lourd, très, trop lourd! Pour celles et ceux qui ne sont pas passionnés de photos, un bon appareil numérique est à mon sens parfait et suffisant!
    • la redondance entre le Kindle et l’Iphone car l’on peut aussi stocker des documents pdf (track notes…) dans le second. Néanmoins le Kindle permet de lire des livres sans souci de batteries!
    • la redondance entre le GPS et l’Iphone car avec l’application Ihikegps il est possible d’utiliser l’Iphone comme un GPS indépendamment du réseau cellulaire et avec de très bons fonds de cartes.
    • les chargeurs de batteries et tous les câbles inutiles lorsqu’on marche. Je pense que l’envoi d’un coli en poste restante d’étape en étape permet d’éviter de transporter ce poids superflu.

    - les points positifs suivants :

    • les chaussures hautes qui sont bien adaptées pour marcher dans la boue et traverser les cours d’eau pas trop hauts en gardant les pieds au sec. Le choix de chaussures avec une bonne accroche est importante car les sentiers sont souvent glissants.
    • les chaussures plastiques pour le passage des rivières et pour aérer les pieds le soir au bivouac ou dans les refuges.
    • le cycliste long couplé au short qui permet d’éviter les coups de soleil avec une bonne régulation thermique. Cela évite d’emporter un pantalon en plus du pantalon de pluie.
    • une longue cordelette avec un mousqueton très utile pour suspendre les affaires dans les refuges habité par les souris.
    • le rangement des affaires dans des sacs étanches de couleur différentes qui permet de ranger rapidement les affaires le matin, de savoir où est quoi en un clin d’œil et de s’assurer de tout garder au sec tout au long de la journée.

    Sur un voyage au long cours le matériel est mis rapidement à rude épreuve. Je conseillerai d’opter pour des bâtons de marche de bonne qualité car ils sont très utiles sur les sentiers boueux du Te Araroa trail (avec deux jambes de plus j’ai évité plus d’une fois la glissade !) ainsi que pour le montage de la tarp ce qui évite le transport d’arceaux. Pensez aussi à laver régulièrement les vêtements imperméables avec du produit spécifique car avec le temps et la saleté qui se dépose les membranes perdent en efficacité.

    De nombreux Te Araroa trampers avaient opté pour des matelas gonflables. Pour ma part je me suis contenté d’un simple tapis de mousse. Bien évidemment cela dépend du confort que chacun souhaite avoir !

    Il y a sûrement bien d’autres choses encore à dire au sujet de cette liste mais voilà les premières critiques qui me viennent à l’esprit aujourd’hui.

     

    • Combien de temps as tu mis pour réaliser les 3000 kms du trail ? Ce n’est pas trop long ? Comment se passait une journée type et à quoi donc peut bien penser un randonneur au long cours ?

    Pour réaliser l’ensemble du Te Araroa Trail , j’ai mis environ 6 mois. Je suis loin des plus rapides (90 jours sans courir pour l’un d’entre eux). En moyenne la plupart des gens mettent de  4mois 1/2 à  5 mois. Mon objectif n’était pas de réaliser une performance voilà pourquoi j’ai pris mon temps. Je n’ai pas hésité à m’arrêter. Les Néo-zélandais sont très accueillants et très hospitaliers et m’ont invité à rester chez eux plus d’une fois.

    Trop long? Non bien au contraire!!! La plupart des Te Araroa trampers stoppent une fois Bluff atteint. Tous expriment vite le fait que le trail leur manque. On devient addict à la marche, à cette aventure. Pour ma part j’ai eu dû mal à m’arrêter de marcher une fois arrivée là-bas. J’ai donc décidé d’ajouter encore plusieurs centaines de kilomètres en continuant l’aventure sur Stewart Island. C’est un véritable petit paradis que je recommande absolument! J’ai poursuivi ensuite dans les Fjordland et du côté de l’Abel Tasman. Marcher était devenu un mode de vie.

    La journée type commençait par un petit déjeuner rapide suivi de la préparation du sac. Sac au dos, je marchais jusqu’à 12h30-13h00 pour une pause déjeuner rapide (parfois dans un refuge) puis reprise de la marche jusqu’au refuge suivant ou jusqu’à l’approche de la nuit ou encore jusqu’à en avoir plein les pieds!

    Chaque journée avait son lot de découvertes. Le soir je lisais les track notes pour préparer la journée suivante, observais la carte et y inscrivais des annotations (temps de parcours, informations particulières) et remplissais mon journal de bord. En montagne je notais la pression le soir et la reprenais le lendemain matin pour avoir une idée de la météo (stabilité, dépression ou anticyclone).

    A quoi pense-t-on quand on marche au long cours? Les pensées sont multiples. Bien entendu on pense à ce que l’on fait, en particulier quand les passages sont plus techniques. On ouvre l’œil, on observe. On apprend à connaître l’environnement dans lequel on évolue. On pense aux gens que l’on a laissé chez soi, à ceux que l’on a rencontré. On pense à sa vie d’avant, à sa vie d’après. On élabore de nouveaux projets. On rêve. On chante. On râle. On repense à des événements de sa vie bon ou mauvais. On fait le point. On apprend sur soi. On apprend aux contacts des autres. On se « nourrit » de tout ce que l’on découvre. Bref la marche est une façon de voyager qui amène à s’ouvrir au monde en apprenant à mieux savoir qui on est, ce que l’on veut, ce qu’on est capable de faire. Et tout cela est peut être encore plus vrai pour celle ou celui qui randonne seul.

     

    • Quelles ont été les moments les plus difficiles ou t’ayant apporté le plus de frayeur ? et à l’inverse les plus beaux moments ?

    Le moment le plus difficile a été au tout début lorsque je me suis égarée dans la Raetae forest. Cette forêt pluvieuse est particulièrement dense et boueuse. Le sentier n’est pas bien entretenu avec de nombreux arbres tombés. Pendant 2h j’ai essayé de me frayer mon propre chemin là où il n’y avait que des lianes, des troncs d’arbres en travers…bref 2h à tomber, à me relever, à être retenu par des lianes…2h pour finalement progresser de quelques centaines de mètres en tournant en rond… Je n’avais pas de machette et sans cet instrument il est vraiment très difficile d’avancer. J’ai finalement retrouvé par hasard le sentier et pu sortir de la forêt.

    En règle générale,  je dirai que le bush on l’aime et on le déteste! La marche dans le bush nécessite une attention constante. Il faut regarder en permanence ses pieds pour éviter de trébucher à cause des racines, des cailloux ou alors de glisser dans la boue. C’est parfois énervant et démotivant car on n’a l’impression de ne plus rien voir d’autres. Mais le bush c’est aussi des odeurs, des couleurs, un monde à part que l’on apprend à connaître et que l’on apprend à apprécier.

    D’autres moments ont été difficiled comme la descente depuis Nichols hut jusqu’à Otaki forks. La descente avec 1000m de dénivelés avec le sac lourd que je portais à ce moment là fut terrible pour mes genoux.
    La perte d’une carte SD sur le trail juste avant d’arriver à l’Ahuriri river avec une grande partie des photos et films de l’île du sud a été particulièrement énervant.

    Marcher sur les routes lors des connexions entre les tracks sur l’île du nord était l’aspect le moins agréable du Te Araroa Trail.

    Pour les plus beaux moments, je retiendrai l’accueil des néo-zélandais qui m’ont hébergé au long de ce long voyage, les rencontres avec les autres trampers et tous les moments magiques que la nature m’a offert comme le fait d’observer des Kiwis birds en plein jour, les couleurs extraordinaires du Blue Lake, la vue depuis les crêtes sur le Mont Cook et le Lake Tekapo…Et encore plein d’autres instants gravés dans ma mémoire!

     

    • Un dernier conseil pour ceux qui voudraient faire le TAT ?

    Marcher le long du Te Araroa Trail est une aventure fantastique! C’est une façon originale de voyager en Nouvelle Zélande. Pour ceux qui n’auraient pas beaucoup de temps et qui hésiteraient entre l’île du nord et l’île du sud, je dirai que l’île du nord est plus intéressante d’un point de vue culturel, historique et humain (plus de villages) tandis que l’île du sud est plus montagneuse et plus impressionnante d’un point de vue des paysages.

    Pour les débutants en randonnée, il est possible de se lancer sur le Te Araroa à condition tout de même de prendre le temps de développer certaines compétences en orientation, en connaissance du milieu montagnard et des techniques de traversée des rivières. Prendre le temps d’observer, d’analyser une situation avec bon sens avant d’agir et rester humble devant la nature est un gage de sécurité pour évoluer sur les sentiers néo-zélandais.

    La forêt néo-zélandaise est bien différente de celles que l’on connaît en Europe et je pense qu’il est bon de réaliser quelques randonnées à la journée ou sur plusieurs jours en Nouvelle Zélande avant de se lancer sur le Te Araroa Trail pour savoir à quoi s’attendre et éviter d’être surpris voir écœuré des les premières forêts.

    Enfin dernier conseil, rester toujours attentif aux « orange markers » et n’oubliez pas que pour marcher avec plaisir il faut marcher léger!

     

     

    Interview réalisée par Emmanuel de journauxdevoyages.com .

     


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    En cours d'élaboration

     

    Patience, patience,

    l'aventure sur l'île du Nord est déjà rédigée... et bientôt la moitié de celle sur l'île du Sud !

     

     

     


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    NEW ZEALAND : Te Araroa Trail

     

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